Impossible d'embaucher sans tester les compétences voire la personnalité du candidat. Recruter un nouveau salarié est un défi pour l'employeur. Une erreur dans le choix du candidat est préjudiciable à l'entreprise, tout en l'étant pour la personne mal recrutée. La nouvelle loi Travail impose-t-elle des limitations à l'usage de ces tests de recrutement ?
Généralisation des tests à l'embauche
La plupart des entreprises font passer des tests d'évaluation aux candidats à l'embauche, une pratique qui a de multiples fonctions et qui varie selon l'objectif du recruteur. D'aptitudes, conatif (qui vise à mettre en lumière les intérêts, la motivation ou la personnalité), de connaissances (culture générale, langue étrangère,...), graphologique, le test va favoriser l'échange avec le candidat lors de l'entretien d'embauche, et aider le recruteur dans sa décision. Le test a aussi l'intérêt de standardiser la démarche et de lutter contre les discriminations en réduisant considérablement la subjectivité de l'évaluateur.
On assiste aujourd'hui à une généralisation des tests en ligne, réalisés à distance et directement visualisables par les plateformes de gestion du recrutement. Ce type de test fait l'objet d'une charte, porteuse des valeurs d'équité, d'objectivité et de respect des personnes (Association des Editeurs de Test).
Que dit la loi El-Khomri sur les tests de recrutement ?
Le recruteur a-t-il toute liberté pour faire passer des tests ? La nouvelle loi Travail (loi El-Khomri) n'a pas modifié les indications existantes quant aux limitations de l'usage des tests à l'embauche. L'article L.1221-6 section 2 précise que "les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à l'emploi ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé".
Le test doit toujours être précédé du consentement du candidat à l'embauche. Le recruteur a pour obligation de lui expliquer les objectifs et les modalités de passation du ou des tests. La loi précise en outre que les résultats du test sont confidentiels. La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) rappelle que tout candidat doit pouvoir "obtenir sur demande et dans un délai raisonnable toutes les informations le concernant y compris les résultats d'analyses et des tests ou évaluations professionnelles éventuellement pratiqués".